Nous l’avions brièvement abordé dans notre article survolant les différentes formes de tourisme, non pas comme étant une forme de tourisme à proprement parlé, mais plus comme une notion à connaître. Aujourd’hui, nous plongeons tête la première dans ce sujet porteur d’enjeux cruciaux pour l’avenir du Tourisme. Qu’est-ce que le surtourisme ? Par quoi l’identifie-t-on ? Quelles précautions implique-t-il de prendre et quelles opportunités fait-il surgir ? On vous détaille tout ça.
Le surtourisme (ou overtourism en anglais) se produit lorsqu’un lieu reçoit un nombre de visiteurs trop élevé par rapport à sa capacité d’accueil, entraînant des impacts négatifs sur l’environnement, la vie locale et l’expérience des voyageurs. Pour faire simple, c’est trop de Tourisme, au mauvais endroit, au mauvais moment.
Il est pertinent de noter que les notions de mass tourism et over tourism sont à différencier. Le tourisme de masse définit certes un Tourisme aux proportions larges, avec un nombre élevé de visiteurs. Néanmoins, celui-ci reste gérable, avec des retombées encore positives pour les habitants comme les entreprises locales. Le surtourisme est le cran supérieur pour lequel la gestion en place ne suffit plus, entrainant des impacts négatifs à plusieurs niveaux.
Un lieu touristique est un lieu qui attire. Un lieu tendance est un lieu qui a bénéficié d’une attention à grande échelle. Faire la promotion d’un territoire est tout à fait naturel pour en dynamiser l’économie et favoriser la pérennité. Mais aujourd’hui, avec Internet, les canaux de promotion classiques ont été supplantés par une technologie optimisée pour des besoins marketing plus précis, touchant des populations plus larges et de façon plus ciblée.
Le fer de lance de ces outils de promotion en ligne, celui qui atteint jusqu’à l’individu-même, ce sont les réseaux sociaux. En effet, la montée des réseaux sociaux a largement contribué à dynamiser le tourisme, en rendant populaires les lieux à présent qualifiés d’“instagrammables”. Et ce sont les utilisateurs qui, indirectement, font la promotion de destinations, de façon consciente ou non.
Les réseaux sociaux sont devenus un vecteur de promotion à grande échelle, portée par des marques mais également les utilisateurs eux-mêmes.
Autre promotion indirecte sur le tourisme, celle du cinéma. Internet est un vecteur approprié pour les plateformes de streaming. Grâce à elles, il est possible de regarder un large catalogue depuis n’importe quel écran. Films et séries jouent aujourd’hui un rôle clé dans le surtourisme. Un effet décuplé ensuite sur les réseaux sociaux. Ainsi, des productions comme Emily in Paris ou Lupin ont fortement stimulé l’attractivité touristique de la capitale française (source).
L’impact du surtourisme est multiple. L’offre est dépassée par la demande, entrainant des conséquences regrettables pour tous.
Premièrement, la saturation des infrastructures. Elle se traduit par un manque de moyens pour prendre en charge les visiteurs. La capacité des transports ou des lieux accueillant du public devient tout simplement insuffisante. Cela, au plus grand dam des visiteurs mais aussi des locaux. Hélas, les actions visant à adapter les espaces à une plus grande capacité d’accueil entrainent un bétonnage, qui vient défigurer/dénaturer les lieux, et impacter ce qui fait tout leur attrait.
Deuxièmement, la flambée des prix. Qui dit forte demande sur un produit limité, dit montée des prix. La rareté a un prix, et les destinations prisées ont une offre limitée. Les résidents voient donc leur loyer et les prix locaux s’envoler. Ceux qui ne peuvent pas suivre la cadence quittent les lieux, cédant bien souvent la place à des résidents ponctuels dont le budget dédié aux loisirs est plus à même à encaisser des prix gonflés à bloc par un marché où la location saisonnière est plus rentable que la location à l’année. Les destinations se voient dépouillées de leurs habitants, pourtant leurs meilleurs ambassadeurs.
À titre d’exemple, nous pouvons citer l’île Zante (Zakynthos) en Grèce. Un rapport publié en 2025 (source) établit le ratio entre visiteurs et locaux à 150 touristes pour 1 habitant ! À Sirmione, en Italie, les habitants ont vécu un week-end infernal en voyant débarquer non moins de 75 000 touristes pour une ville n’en comptant que 8000, entrainant embrouillages et saturation des réseaux. Enfin, les habitants de la colline de Montmartre à Paris déplorent une « Disneyfication » de leur quartier. La cause à l’afflux massif de touristes qui fait bondir en nombre les locations à courte durée et mettent à mal l’authenticité des lieux (source).
Même s’ils en sont la cause involontaire, les visiteurs souffrent eux-aussi des conséquences du surtourisme. Ceux-ci peuvent se voir déçus ou décontenancés par la réalité d’un Tourisme finalement destructeur et devenu insipide. Alors, que faire pour rendre leur authenticité aux destinations, pour le bonheur à la fois des résidents et des visiteurs ?
Pour lutter face à ces problématiques, les réactions n’ont pas tardé à se montrer. Les villes et sites touchés par ces symptômes prennent désormais des mesures restrictives. Leur objectif : cadrer et limiter le nombre de visiteurs.
Cela se traduit par des tarifications d’entrées. C’est par exemple le cas à Athènes en Grèce, où les visites de l’Acropole sont désormais limitées à 20 000 par jour et sur réservation. Même chose à Venise où il faut payer un pass journalier pour visiter la ville. Celle-ci limite également le nombre de paquebots de croisières, du fait de leur déversement monumental de visiteurs et la menace qu’ils constituent pour la baie. Même chose pour Cannes, où l’on vise pour 2026 une baisse de la fréquentation des paquebots à 48%, dans le but de préserver la qualité de vie et l’environnement.
Ce cliché plus que révélateur du Parthénon. L'émission "Le dessous des images" de la chaine franco-belge ARTE y a consacré un épisode très intéressant qui vous pouvez visionner ICI. © ARTE, tous droits réservés.
Les paquebots transitent par dizaines chaque jours dans la baie de Venise, obligeant la ville à en réguler le trafic.
Enfin, les mesures au niveau des hébergements séduisent aussi, comme à Barcelone, en Espagne, où la taxe touristique s’est vue augmentée et le nombre de logements touristiques plafonné. La ville gère aussi les flux de personnes par un renforcement des zones piétonnes.
On le voit, les actions ne manquent pas pour tenter d’endiguer les conséquences à la fois économiques, sociales et environnementales du surtourisme. Il en découle des effets positifs autant pour la destination à l’origine de ces mesures que pour d’autres destinations hors des sentiers battus. Ces petites destinations ont en effet tout à gagner à se faire connaitre et à capitaliser sur la demande en surplus.
Nous sommes tous pareils. Nous aimerions tous, autant que nous sommes, pouvoir jouir de la vue des chutes du Niagara ou bien de la Tour Eiffel. Mais au delà des lieux incontournables et survendus, se trouvent des bijoux cachés. Avec Internet, nous avons les moyens d’opter pour des expériences alternatives qui changent des expériences laissant l’impression d’être produites « à la chaine ». Nous citions dans notre article dédiée aux nouvelles technologies des outils pensés à cette fin et pour le développement du tourisme durable, tels que TripIt ou Fairtrip.
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Limiter l’accès à certaines destinations peut aider. Cependant, il s’agit également de rendre compte et sensibiliser à propos du surtourisme et de ses conséquences. Le but ? Diversifier les lieux visités et éviter la concentration sur quelques sites “à la mode”. Pour inverser la tendance et rééquilibrer la dynamique, la promotion d’un Tourisme plus responsable et plus durable est essentielle, en apprenant à voir par-delà l’esthétique, qui n’est parfois que la face éclairée et enjolivée de la médaille. L’authenticité est un des critères phare pour un Tourisme bénéfique, réel et surtout humain ✅
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